Esprits Criminels - Saison 9

Au bout de 9 ans, il est très difficile pour une série policière de se réinventer. Néanmoins, il n'est jamais impossible d'aller sur de nouveaux chemins, et c'est tout à fait ce qui permet à ce nouvel épisode de "Esprits Criminels" d'être sacrément bien fichu. Toute l'équipe s'envole pour cela vers Las Vegas, lorsque les corps de morts par noyade se multiplient dans la ville. De mémoire, la série s'est rarement délocalisée dans la ville des "CSI", c'est donc sur un terrain plutôt inhabituel que l'enquête se déroule, d'autant plus que la majeure partie de l'histoire se déroule... dans les égoûts.

"Les dessous de Las Vegas" s'articule ainsi autour d'un duo, incarné par Marvin Caul et Ashton Holmes (le psychopathe Tyler de "Revenge"), lorsque le premier recrute le second pour intégrer une communauté d'exclus vivant dans les souterrains. En dehors d'un terrain de jeu singulier qui oblige à une réalisation et une organisation du rythme de l'épisode plutôt différentes des usages, l'histoire fonctionne également fortement grâce à ce duo qui, en apparence, n'a rien de meurtrier et dont les scènes qui lui est consacré dans la première partie n'ont donc rien à avoir avec les passages glauques et macabres des criminels d'un jour.

Par ailleurs, si le travail sur la trame dramatique est à mon sens complètement ratée, "Les dessous de Las Vegas" se rattrape grandement avec une légèreté tout à fait appréciable, notamment autour de Reid. De la démonstration de ses talents face au légiste à l'arrestation finale dans laquelle il confronte "The Doctor" avec un applomb certain, j'ai trouvé le personnage de Matthew Gray Gubler très libéré, et c'est une excellente nouvelle. Malheureusement, en dehors de l'évocation de sa mère (dont j'aurais bien aimé une apparition), peu de choses sont développées le concernant, et c'était peut-être l'occasion d'en faire un peu plus.

En bref : Malgré une construction forcément proche du schéma traditionnel, "Esprits Criminels" propose quelque chose de finalement assez différent, et c'est réussi.
Note : 7.5/10

Avec cet épisode, la série donne l'impression de revenir en saison 7, mais avec un peu plus de qualité. Disons que l'ambiance qui se dégage de "La rage au corps" est particulièrement sombre, sans doute un peu trop glauque et gratuite, bien que le thème principal de l'intrigue se prête naturellement difficilement à quelque chose de léger. Malgré tout, j'ai trouvé la réalisation assez brouillonne, privilégiant les images noires à outrance, et un peu uniforme sur les procédés utilisés. Cependant, cela est un peu à l'image du développement, qui manque parfois de peps, bien que certains passages réveillent le téléspectateur.

Il faut dire que "Esprits Criminels" a choisi de traiter une histoire assez bizarre : un homme, qui a vu son frère mourir dans sa jeunesse, décide d'infliger à des personnes qu'il kidnappe le même destin funèbre... en leur administrant le virus de la rage, et en observant leur état se dégrader jour après jour. Rien que ça. Toutefois, il faut reconnaître que si les émotions sont malheureusement mal exploitées par moments, le scénario purement policier et l'écriture de la vie passée du cinglé de la semaine sont parfaitement travaillés.

Dommage, donc, d'avoir opté pour une construction conventionnelle comme celle-ci et d'avoir délaissé quelques terrains de jeu qui auraient sûrement apporté un vrai + à l'épisode. Heureusement, pour compenser l'aspect peu orthodoxe et peu réjouissant de l'affaire, la série nous offre quelques petits moments bien plus funs entre Garcia et Reid, lorsque les deux non-sportifs du groupe se mettent à l'entraînement. Le duo fonctionne plutôt bien, et me rappelle un peu que le potentiel humoristique de Reid était largement sous-exploité jusqu'à récemment. Ça ne suffit pas pour donner de la profondeur au personnage, mais ça permet de faire passer un bon moment.

En bref : L'atmosphère de l'épisode se prête plutôt à l'affaire de la semaine, mais "Esprits Criminels" n'a pas non plus pris soin de soigner tous les détails, et s'est contentée du minimum sur certains points.
Note : 6.5/10

Contrairement à l'immense majorité des épisodes de la série, "La mémoire en morceaux" aborde son affaire de la semaine de façon un peu particulière, une partie du récit se déroulant bien après l'enquête de la BAU. L'initiative est excellente, notamment car elle permet de rythmer son histoire avec un certain degré de nouveauté, et de proposer quelque chose qui donne l'impression d'avoir été réfléchi. Cela offre en outre à Morgan la possibilité d'avoir le rôle titre parmi les membres de l'équipe, ce qui n'est pas déplaisant.

Shemar Moore offre une fois encore une prestation de qualité, plutôt touchante, lorsqu'il s'agit d'avoir de la compassion et de faire preuve d'humanité envers la jeune femme qu'il interroge, peu importe ses révélations, si surprenantes soient-elles. J'approuve particulièrement l'idée de placer Morgan dans ce type de situation, qui prouve par ailleurs qu'il pourrait très bien être le chef de l'équipe un jour ou l'autre. Cela étant, l'épisode n'est pas non plus parfait, loin de là.

Ceci provient entre autres du fait que le scénario est découpé sur 2 strates temporelles inégalement développées et manquant parfois de contenu. La partie consacrée à la résolution initiale de l'affaire n'est pas toujours intéressante, et prend ainsi le pas sur un témoignage post-enquête qui aurait probablement mérité une plus forte mise en avant. De plus, tous les "à côtés" (à commencer par les interactions entre les membres de la BAU) sont oubliés alors que Morgan et son interlocutrice ne sont pas totalement en autarcie, c'est dommage.

En bref : Une idée de base judicieuse, qui ne se traduit pas par une réussite totale malgré de très bons éléments.
Note : 6/10

De retour avec tes critiques très intéressantes. Pour cet épisode, je suis plus ou moins d'accord avec toi. Cet épisode était différent de ce que la série propose d'habitude, et c'est vrai que Derek est bien mis en avant, ça me rappelle un peu les épisodes durant lesquels c'était lui qui dirigeait l'équipe.

Concernant l'histoire, elle était très étrange, la psychologie est mis en avant et je trouve ça pas mal. Le fait qu'on voit petit à petit l'évolution de l'enquête et le témoignage de la femme en vis-à-vis, c'est bien car on voit peut souvent ce qu'il se passe après l'enquête.

Merci pour ton petit message ;) La suite à venir ;)

Cette semaine, c'est en Virginie Occidentale que l'équipe de "Esprits Criminels" nous convie, afin d'assister à de multiples massacres sur fond de haine entre deux familles bien enracinées dans cet état depuis quelques dizaines d'années. Ce genre d'intrigue, qui nous plonge dans un univers particulièrement arriéré et mystérieux, est souvent synonyme de suspense et de réussite, et "Histoire de famille" ne déroge pas vraiment à la règle, avec de nombreux rebondissements et des révélations qui s'enchaînent sans que l'on ne les voit trop venir.

La BAU s'immisce donc au coeur d'un conflit entre les Lee et les Howard, qui s'opposent depuis le milieu du XXème siècle. L'introduction qui nous emmène quelques secondes à cette époque est originale et pertinente, et le déroulé de l'affaire très solide, notamment en raison d'acteurs d'un soir excellents dans leur rôle respectif. La déception majeure provient en revanche du fait que "Esprits Criminels" ne se soit pas plus amusée avec cette guerre ouverte, au-delà de quelques passages beaucoup trop courts.

Je suis persuadé que l'épisode aurait gagné en intensité en introduisant un petit côté western, qui se fait attendre tout au long du récit. Cela n'empêche pas le scénario d'être efficace, mais ç'aurait été un petit plus appréciable. Côté personnages, il n'y a malheureusement pas grand-chose à se mettre sous la dent, si ce n'est la mise en avant de Blake dans la dernière partie, alors que celle-ci est la cible du tueur (qui court toujours, et que l'on aura peut-être l'occasion de revoir, donc). Mais c'est trop peu.

En bref : Bienvenue dans le fin fond des Etats-Unis. Un épisode plutôt réussi.
Note : 6.5/10

Après avoir mis en scène le passé de deux familles qui s'affrontent et ses conséquences, "Esprits Criminels" reste sur le terrain de la vengance cette semaine, en s'intéressant au viol d'une jeune fille lors d'une soirée étudiante, qui pousse aujourd'hui sa soeur à venger cet acte ignole alors qu'elle vient de débrancher son respirateur. Une fois encore, la série utilise des éléments efficaces pour articuler son enquête, construisant ainsi tout un jeu de pistes pour que l'équipe puisse faire les ramifications nécessaires et résoudre son affaire.

Cependant, au-delà de l'histoire en elle-même, le cas de la semaine est un peu fade et surtout particulièrement cliché, pour tout un tas de raisons. Du masque de cochon au charisme très relatif de la méchante du moment dans cette cave glauque, l'épisode tombe parfois dans le ridicule le plus total, et décrédibilise tout de même son propos. En conséquence, "La victime oubliée" devient rapidement grotesque sur certains aspects, et la trame dramatique qui se dégage, tout comme les twists successifs, ne suffisent pas.

Parallèlement, cet épisode s'attarde également sur la vie personnelle et amoureuse de Derek, qui vit toujours d'amour et d'eau fraîche avec Savannah, mais commence à voir son couple s'effriter en raison de ses multiples déplacements professionnels. Je trouve dommage que "Esprits Criminels" ne prennent pas davantage le temps de développer ces petites intrigues secondaires, notamment autour de Morgan, mais l'intention est bonne, et l'échange entre JJ et Derek est entre autres particulièrement savoureux.

En bref : Un peu trop caricatural sur les bords.
Note : 5/10

Contrairement aux épisodes précédents, malgré une mécanique de base qui n'évolue pas beaucoup, cet opus de "Esprits Criminels" avait une allure un peu particulière, notamment en raison de la force de son cas de la semaine. L'équipe est ainsi dépêchée à Long Beach, en Californie, afin de résoudre de multiples meurtres à l'arsenic, juste après que les victimes aient reçu des menaces de mort. L'histoire s?articule donc de façon différente par rapport aux traditionnelles affaires gérées par la BAU, ce qui casse en partie le sentiment de routine qui s'empare régulièrement de la série depuis quelques temps.

Certes, l'originalité dans la construction et la résolution de l'affaire est plus que limitée, et certains éléments ne sont pas forcément travaillés comme ils auraient pu l'être, à l'instar de la trame dramatique, malheureusement mise de côté lorsqu'il s'agit de creuser un peu plus le caractère et le passé du coupable du moment. Toutefois, "Tragédies grecques" bénéficie d'un scénario solide et rythmé, mais aussi d'un guest de choix pour se distinguer. Kevin Malone est en effet plutôt excellent dans son rôle, et quelque part, c'est une petite déception que de le voir si rapidement arrêté, car il aurait probablement pu incarner un ennemi à plus long terme avec brio.

En outre, si le récit global est toujours très sombre et que la réalisation s'y approprie avec beaucoup de tact, cet épisode parvient à insuffler un vent de légèreté de façon non négligeable. Cela passe par quelques petites scènes secondaires assez funs (comme Reid qui regarde les images de la caméra de surveillance en mode accéléré), mais aussi par un petit focus sur la vie personnelle et familiale de Hotch, alors que ce dernier doit intervenir dans la classe de Jack pour présenter son métier. Il faut attendre la scène finale pour avoir un résultat qui ne soit pas vain, mais très clairement, l'humour qui ressort de ce passage est inattendu et tout à fait bienvenu.

En bref : Voilà un épisode qui fait partie des jolies réussites de la saison.
Note : 7/10

Alors que la série avait fait le choix de ne pas développer de réel fil rouge cette saison, elle a finalement opté pour un double épisode de clôture de sa neuvième saison. Forcément, les intrigues suivies ont toujours plus de poids, mais ce genre de season finale peut se révéler très surprenant si l'histoire est suffisamment puissante. Dans cette première partie, "Anges déchus" met donc en place son affaire, qui se déroule dans le Texas lorsque de jeunes prostitué(e)s sont retrouvés assassinés et tailladés au couteau dans le dos. L'élément le plus regrettable, c'est probablement la simplicité de ce que les scénaristes nous proposent, par rapport à l'épisode précédent par exemple.

Toutefois, ceci éclipsé, l'intrigue reste de bonne facture et permet à la série d'enchaîner les scènes et les twists avec efficacité. Cela passe notamment par l'introduction de personnages au goût de déjà-vu mais qui demeurent suspects et mystérieux malgré tout, à l'instar du pasteur Mills en premier lieu. "Esprits Criminels" reste par ailleurs fidèle à elle-même, au détriment de toute originalité cependant, avec une exécution rythmée et une résolution d'enquête menée tambour battant. Puis, vient alors la fin de l'épisode, qui est probablement la partie la plus intéressante.

Souhaitant lancer sa deuxième moitié de récit, "Anges déchus" s'engage alors dans une scène finale avec une fusillade géante teintée de réalisme, dans laquelle plusieurs membres de la BAU se retrouvent en grand danger, comme Reid ou Morgan. S'il est peu probable de voir l'un de ces deux-là passer l'arme à gauche, le suspense est plutôt bien entretenu sur l'issue générale de ce massacre. Au final, "Anges déchus" déçoit surtout par son petit manque d'ambition sur la trame de base et ses tentatives de nous toucher qui échouent pour la plupart. En revanche, un gros coup de projecteur est à faire sur Garcia, qui retrouve sa saveur (et son humour) des premières saisons. C'est réjouissant.

En bref : Un season finale lancé de manière assez positive, avec un cliffhanger qui donne envie de revenir.
Note : 7/10

La première partie de ce double épisode de fin de saison était plutôt réussie, bien que la série manquait cruellement de nouvelles idées pour créer réellement la surprise. Néanmoins, au détour d'un cliffhanger prometteur, l'envie de découvrir la suite était bien là. Dans l'ensemble, cette deuxième moitié de "Anges déchus" reste dans la même veine que la première, même si le style s'avère très différent. Cette fois, peu d'humour au rendez-vous (Garcia à l'hôpital, ça reste un moment plutôt fun, mais trop esseulé à mon goût), les scénaristes et le réalisateur ayant opté pour une ambiance beaucoup plus sombre.

La totalité des scènes se déroulent ainsi de nuit, dans l'obscurité la plus totale, créant une certaine atmosphère angoissante et pleine de suspense, et accentuant le propos. C'est peut-être presque trop, dans la mesure où certains passages ne justifient pas ce type de procédé, mais le résultat global s'approprie plutôt bien à l'ambiance choisie. D'un point de vue purement scénaristique, l'enquête manque toujours d'ambition, mais se trouve plus solide que lors de sa mise en place, notamment en raison des scènes d'action qui se multiplient et des quelques ramifications qui sont peu à peu faites entre les flics et habitants de cette petite ville tout sauf tranquille.

Le véritable tour de force de cette fin de saison est d'être parvenu à émouvoir le téléspectateur, chose qui n'est pas aisée dans cette série, surtout au bout de 9 saisons. Mais il faut bien l'avouer, l'échange final entre Blake et Reid est d'une douceur étonnante, et particulièrement mignon. Côté personnages justement, en dépit de leur mise en danger, aucun héros de la série n'a par ailleurs finalement été éliminé, ce qui reste une bonne nouvelle compte-tenu de leur importance à chacun, mais sans conteste une petite facilité déconcertante malgré tout. "Esprits Criminels" se rattrape avec le départ annoncé de Blake, qui s'était bien intégrée au casting et va, quelque part, laisser un vide difficile à combler.

En bref : "Esprits Criminels" retrouve ses plus sombres couleurs d'un point de vue esthétique, dans une fin de saison néanmoins satisfaisante, venant conclure une neuvième année qui prouve que la série ronronne mais n'a finalement pas tant vieilli que cela non plus.
Note : 7.5/10

Moyenne de la saison : 6.77/10 [Evolution : +0,08]

Je suis encore d'accord avec toi quand tu dis, que la série ne vieillit pas. Le final de cette saison était extra. Une petite suprise au milieu de l'épisode car quand il commence on ne s'attendait pas à ce que les choses tournent de cette façon.

Quand j'ai vu le final, je ne savais pas que Blake allait partir, et j'ai trouva très bien fait et tout doux, ni blessée, ni décédée, juste partie tranquillement, c'est dans son caractère.

Concernant le décor, le fait que ça se passe dans la nuit rend la chose encore plus intriguante et avec un cliffhanger réussi apparement.

Suis sûrement pas objetif mais c'est pas grand chose 6.77, Tibo.

Tout à fait d'accord concernant le départ de Blake, je l'ai trouvé très bien géré et mis en scène. En toute simplicité, et ça fait du bien dans une série comme celle-ci.

Quant à la moyenne, 6.77/10 c'est quand même pas mal ! ;) A mes yeux en tout cas, ce n'est pas sévère et plutôt conforme à mon ressenti de la saison finalement (je précise que je ne fais la moyenne qu'une fois la saison achevée, du coup je la découvre un peu par "surprise").

En tout cas, c'est loin d'être une note punition ^^